Le tribunal de Bayonne s’est récemment retrouvé au centre d’une controverse mettant en lumière la frontière ténue entre solidarité et légalité au Pays Basque. Sept militants associatifs sont visés par des réquisitions d’amendes comprises entre 1 000 et 1 500 euros. Ils auraient facilité, en mars 2024, la traversée de la frontière par 36 migrants lors de la Korrika, événement sportif dédié à la promotion de la langue basque. Ce procès cristallise le débat autour du « délit de solidarité », portée en France depuis plusieurs années. Les prévenus, soutenus publiquement par une large coalition de maires et d’organisations, incarnent le bras de fer entre engagement humanitaire et politique migratoire nationale.
Procès à Bayonne : focus sur les peines réclamées contre les soutiens des réfugiés
Le 7 octobre dernier, au tribunal de Bayonne, les représentants du parquet ont requis des sanctions financières oscillant de 1 000 à 1 500 euros contre sept militants accusés d’avoir aidé des exilés à franchir la frontière hispano-française. L’action se serait déroulée à l’occasion de la Korrika, une manifestation populaire entre Irun et Bayonne, usée par les groupes militants pour revendiquer un droit à la solidarité transfrontalière.
- Montant des amendes réclamées : entre 1 000 et 1 500 euros par personne
- Nombre de personnes jugées : 7 militants issus de plusieurs associations et syndicats
- Nombre de migrants concernés : 36 exilés intégrés à la course
La séquence judiciaire ne s’arrête pas à une simple amende puisqu’elle vise aussi l’action collective de près de vingt structures locales. Les personnes poursuivies sont soupçonnées d’avoir agi en « bande organisée », replaçant ainsi la question de la criminalisation de l’aide aux migrants au cœur des débats publics. La date de délibéré est fixée au 16 décembre, moment où sera tranché le sort des prévenus et, par la même occasion, celui d’une forme de militantisme au Pays Basque.
| Prévenu | Âge | Structure | Montant requis |
|---|---|---|---|
| Dominique Daguerre | 73 | Collectif local | 1 000 € |
| Argitxu Dufau | 32 | Syndicat LAB | 1 500 € |
| 5 autres militants | – | Différents réseaux | 1 000-1 500 € |
Les soutiens militants et associatifs face à la justice au Pays Basque
Le soutien envers les accusés ne tarit pas, comme en témoigne la mobilisation de plus d’une centaine de personnes devant le tribunal lors de l’audience. Divers collectifs, partis et syndicats revendiquent l’action menée lors de la Korrika, insistant sur la dimension publique et assumée de la démarche, filmée et diffusée à visage découvert.
- Soutien public massif : rassemblements le jour du procès
- Appuis politiques : 17 maires signataires d’un manifeste pour l’acquittement
- Organisations impliquées : une vingtaine d’associations et syndicats locaux
Pour certains représentants, la solidarité n’est pas répréhensible mais plutôt un « devoir moral et politique ». L’organisation, dans ce contexte, prend valeur d’exemple pour de nombreux territoires frontaliers, où la société civile s’engage régulièrement en faveur des exilés.
| Type de soutien | Nombre | Description |
|---|---|---|
| Manifestants le jour du procès | 100+ | Présence symbolique devant le tribunal |
| Maires mobilisés | 17 | Manifeste officiel pour l’acquittement |
| Structures associatives | 20 environ | Parties prenantes de l’organisation |
La question du délit de solidarité et les évolutions législatives françaises
L’affaire jugée à Bayonne revient à interroger les interprétations de la loi française sur l’aide aux personnes en situation irrégulière. Si le droit punit l’aide à l’entrée et au séjour irrégulier, la jurisprudence française reconnaît depuis 2017 qu’une action à but « exclusivement humanitaire » exonère normalement de poursuites. Cette subtilité est au cœur même du dossier des militants basques : aucun enrichissement personnel n’étant évoqué, la défense plaide la solidarité citoyenne plutôt que le délit.
- Débat sur la loi : distinction entre profit et solidarité humanitaire
- Jurisprudence centrale : affaire Cédric Herrou (2017)
- Pression médiatique : exacerbation du débat public sur le « délit de solidarité »
Par-delà l’acte militant, la décision attendue du 16 décembre pèsera dans l’évolution de la notion de solidarité en contexte migratoire. Les militants locaux appellent à ne pas juger des individus, mais bien à se positionner sur une cause collective, soulevant la question de la criminalisation des engagements associatifs.
| Événement clé | Année | Impact |
|---|---|---|
| Affaire Cédric Herrou | 2017 | Reconnaissance de l’aide humanitaire comme exonération de peine |
| Procès de Bayonne | 2024 | Mobilisation massive, questionnement du « délit de solidarité » |
| Délibéré à venir | 16 décembre | Potentiel effet jurisprudentiel sur les actions militantes |
Perspectives pour la société basque et le tissu associatif
Au-delà du sort des sept militants, ce procès prend la valeur d’un test pour la société basque et d’autres régions frontalières. La question posée dépasse le cadre local pour interroger la place de l’engagement citoyen dans la gestion des flux migratoires en Europe occidentale.
- Solidarité historique : le Pays Basque reconnu pour son hospitalité
- Implication associative structurante : tissu diversifié et actif
- Risques juridiques persistants : pression sur les actions citoyennes
Ce procès engage, à travers ces sept personnes, la responsabilité collective et ouvre la voie à de futures mobilisations similaires ailleurs en France. Il remet en cause la frontière entre solidarité légitime et infraction pénale, alors que la législation elle-même reconnaît des exceptions humanitaires tout en maintenant la pression judicaire.
| Aspect | Description | Conséquences possibles |
|---|---|---|
| Tissu associatif | Réseau dense d’aide aux migrants | Renforcement ou frein à l’action locale |
| Société civile | Mobilisation publique | Émergence de nouveaux collectifs |
| Légitimité politique | Positionnement des élus locaux | Influence sur la jurisprudence |
Quelles étaient les principales accusations retenues contre les militants jugés à Bayonne ?
Ils étaient accusés d’aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière, en bande organisée, pour avoir co-organisé le passage de migrants lors de la Korrika en mars 2024.
Quel a été le montant des amendes requises par le parquet lors du procès ?
Des amendes comprises entre 1 000 et 1 500 euros ont été requises pour chacun des sept militants poursuivis.
Quelles avancées la loi française prévoit-elle à propos du délit de solidarité ?
La loi prévoit qu’en l’absence d’enrichissement, ou si l’aide est fournie pour des raisons exclusivement humanitaires, aucune poursuite ne peut être engagée. Cette disposition découle d’une jurisprudence née en 2017.
Quel a été l’impact du procès sur la société locale au Pays Basque ?
Le procès a mobilisé des centaines de personnes, suscité le soutien de 17 maires et renforcé la réflexion sur la criminalisation de la solidarité dans la région.
Quand sera rendu le verdict définitif dans cette affaire ?
Le tribunal de Bayonne a annoncé que le verdict serait rendu le 16 décembre.
Source: www.infolibertaire.net


