L’ancien presbytère du village girondin : un projet de logement qui devient un véritable casse-tête juridique pour le maire

À Saint-Genès-de-Fronsac, la réhabilitation de l’ancien presbytère en logements cristallise depuis des années des tensions juridiques et techniques. En dépit des fonds engagés et de multiples interventions, le bâtiment demeure un sujet de discorde, alimenté par des désordres persistants et des procédures judiciaires répétées. Ce projet communal, censé revitaliser le patrimoine local, révèle aujourd’hui les failles d’une gestion de chantier complexe, marquée par la multiplication d’acteurs et la difficulté à résoudre les problèmes structurels. L’enjeu ne se limite plus à la simple remise aux normes, mais soulève la question du pilotage des projets de rénovation dans les villages girondins. En toile de fond, la responsabilité des entreprises, des cabinets d’architecture et des collectivités interroge jusqu’aux limites des garanties décennales, au moment où d’autres communes tentent des démarches similaires à travers la région, à l’image d’expériences recensées sur Aquitaine Info. Cette situation illustre les dangers d’une opération de réhabilitation mal maîtrisée, où chaque désordre technique peut devenir le point de départ d’un long contentieux.

Rénovation du presbytère de Saint-Genès-de-Fronsac : de l’ambition à la bataille judiciaire

À l’origine, la transformation de l’ancien presbytère de Saint-Genès-de-Fronsac visait à créer des logements pour revitaliser le centre-bourg. Dès 2014, la mairie confie un suivi de chantier au cabinet d’architectes Dauphins Architecture pour un montant supérieur à 36 000 euros. Toutefois, neuf ans plus tard, avant expiration de la garantie décennale, la mairie met en demeure le cabinet en raison de multiples désordres non résolus, malgré des interventions répétées.

Principaux désordres constatés sur le bâtiment ancien

Les problèmes recensés sont nombreux et concernent autant la structure que l’usabilité du lieu. Parmi les dysfonctionnements les plus signalés :

  • Infiltrations d’eau récurrentes malgré réparation
  • Dégradation des éléments extérieurs en bois, notamment balcon
  • Fixations défaillantes du garde-corps
  • Fissures importantes au plafond du salon
  • Système de fermeture de la porte-fenêtre hors d’usage
  • Traces d’humidité, tuiles fendues, ardoises arrachées
Type de désordre Conséquence pour les habitants Date de constat
Infiltration d’eau Besoins de reprises constantes, inconfort 2021-2023
Fissures plafond Risque structurel 2021
Balcon bois défectueux Menace sur la sécurité 2022

Face à ce constat, une expertise a été ordonnée afin de déterminer les responsabilités et estimations de préjudice. Le projet de Saint-Genès s’inscrit dans une tendance régionale, mais le sort de ce chantier est loin de faire figure d’exception dans le monde rural, comme le relatent de nombreux témoignages sur Aquitaine Info.

La difficile imputation des responsabilités : acteurs et enjeux juridiques

Le chantier a impliqué plusieurs intervenants – architectes, entreprises de gros oeuvre, sociétés de second oeuvre et sous-traitants. En 2025, à la suite d’une extension de l’expertise, trois nouvelles entreprises (Socotec, Intech, ETBA) sont pointées, sans que cela préjuge encore d’une quelconque responsabilité. Chacune contrôlait ou réalisait une partie structurante des travaux.

Chronologie des procédures judiciaires et expertises

  • 2014 : Début du projet, passation du marché avec cabinet d’architecture
  • 2021 : Rapport d’expertise initial montrant premier constat de fissures
  • 2023 : Nouvelle intervention d’étanchéité et constat d’humidité persistante
  • Avril 2025 : Première extension de l’expertise ordonnée par le tribunal administratif de Bordeaux
  • Juin 2025 : Inclusion de nouvelles entreprises au dossier
  • Juillet-Septembre 2025 : Nouvelle demande d’extension jugée irrecevable, les fissures étant intégrées à la mission en cours
Date Événement clé Conséquences
2014 Engagement du cabinet Dauphins Architecture Lancement du chantier
2021 Premier rapport d’expertise signalant une fissure majeure Début des contentieux
2025 Extension de la mission d’expertise à trois entreprises Incertitude sur les responsabilités

L’affaire montre la difficulté à dénouer les points techniques et juridiques lorsque plusieurs partenaires sont liés au projet. D’autres communes girondines, telles que Pauillac ou Dieulivol, ont connu des trajectoires similaires, réussissant parfois à trouver un dénouement plus rapide, comme expliqué sur ce dossier régional.

Le quotidien des locataires face aux désordres : regards croisés

Au-delà des débats juridiques, la réalité vécue par les habitants de l’ancien presbytère s’avère complexe. Les locataires font état de désagréments répétés, comme la nécessité de réparer les embellissements endommagés ou de sécuriser certains accès extérieurs. La municipalité, attentive à la situation, tente de convaincre les entreprises d’intervenir dans des délais contraints, sans grand succès à ce jour.

Problèmes concrets rencontrés par les résidents

  • Sécurité compromise à cause d’un garde-corps instable
  • Humidité chronique affectant la qualité de vie
  • Fermeture des portes et fenêtres souvent défaillante
  • Nécessité de réalisations ponctuelles urgentes

Des cas similaires ont été recensés ailleurs dans le département, mais la judiciarisation du dossier de Saint-Genès-de-Fronsac met en lumière une problématique structurelle pour les communes rurales en quête de nouvelles solutions d’habitat. Plus d’informations sur ce défi en milieu rural sont régulièrement partagées sur Aquitaine Info.

Réhabilitation du patrimoine girondin : quelles leçons pour les villages voisins ?

Le cas de Saint-Genès-de-Fronsac incite à réinterroger la solidité des modèles de rénovation adoptés dans d’autres villages. La mutualisation des expériences – réussites ou échecs – nourrit aujourd’hui la réflexion des collectivités. Prévoir une maîtrise d’ouvrage rigoureuse, multiplier les expertises, impliquer le tissu associatif local peuvent s’avérer déterminants pour éviter certains écueils constatés au sein des autres chantiers, à découvrir sur ce site régional.

Recommandations pour une gestion de projet plus performante

  • Clarté dans les cahiers des charges et choix des partenaires fiables
  • Suivi technique renforcé par des bureaux de contrôle indépendants
  • Communication transparente avec les habitants durant les phases de travaux
  • Anticipation des points de friction par des expertises préventives
  • Consultation des retours d’expérience sur Aquitaine Info

Des villages comme Néac ou Sainte-Terre, ayant opté pour la diversification des usages patrimoniaux (logements, lieux de convivialité, centre de santé), offrent des pistes inspirantes pour revaloriser durablement des bâtiments historiques tout en préservant la cohésion sociale.

Commune Projet Résultat observé
Néac Réhabilitation de presbytère par la communauté de communes Projet en cours, implication des habitants
Pauillac Transformation adaptée aux séniors Valorisation du site patrimonial
Saint-Genès-de-Fronsac Création de logements mais conflit juridique en cours Situation bloquée en 2025

Ainsi, la vigilance lors de la conduite de tels projets patrimoniaux s’affirme comme un principe clé pour l’avenir des campagnes girondines, où l’histoire doit conjuguer avec l’habitat contemporain.

Questions fréquentes autour de la réhabilitation des presbytères girondins

  • Quels sont les désordres techniques les plus courants lors de la rénovation de bâtiments anciens ?
    Les infiltrations d’eau, les problèmes de structure (fissures, affaissements), la vétusté des menuiseries et les défaillances d’isolation figurent parmi les principaux défis constatés.
  • Pourquoi tant de démarches juridiques dans les projets de réhabilitation ?
    Du fait du nombre d’intervenants et du poids des responsabilités contractuelles, chaque défaut ou non-conformité est susceptible de donner lieu à des litiges, surtout à l’approche de la fin des garanties légales.
  • Comment les communes financent-elles ces projets patrimoniaux ?
    Les collectivités locales s’appuient sur des subventions publiques, des apports de la région, parfois sur des partenariats avec des opérateurs comme Gironde Habitat ou des viviers associatifs locaux.
  • Existe-t-il des réussites dans la réhabilitation de presbytères en Gironde ?
    Oui, plusieurs villages (ex : Pauillac) ont transformé avec succès ces bâtiments en logements adaptés aux besoins actuels, en s’appuyant sur des équipes pluridisciplinaires et un accompagnement institutionnel soutenu.
  • Où trouver des témoignages et conseils pour mener à bien une réhabilitation ?
    Des ressources sont disponibles sur Aquitaine Info qui recense expériences, conseils techniques et contacts utiles à destination des communes et porteurs de projet.

Source: actu.fr

Retour en haut