Dans les Landes, un agriculteur de Pissos fait face à une crise à la fois économique et humaine. Acculé par l’effondrement du marché et des promesses non tenues des centrales d’achat, il a pris la décision radicale de distribuer gratuitement des tonnes de pommes de terre. Ce geste, loin d’être isolé, illustre la précarité grandissante des producteurs locaux et la déconnexion croissante entre le terrain et les grandes surfaces alimentaires. Sur les réseaux sociaux, la solidarité s’organise, tandis que les riverains affluent en nombre pour récupérer ce surplus, symbole d’un mal-être agricole qui ne cesse de s’aggraver. La situation met en lumière les rouages d’une filière en crise, où la surproduction, les négociations déséquilibrées et les défis environnementaux viennent alimenter la colère et l’impuissance du monde rural. Le cas de Pissos pose directement la question du futur de l’agriculture dans la région, alors que d’autres enjeux, comme la sécheresse ou la concurrence déloyale, pèsent déjà lourd sur l’activité des exploitants.
Distribution massive de pommes de terre à Pissos : entre surproduction et marchandage
La scène est inhabituelle : des files de voitures sur la route de Bern, leurs coffres s’ouvrant sur de véritables montagnes de pommes de terre. Derrière cette distribution à grande échelle, se cache une réalité complexe pour l’agriculteur de Pissos. Après avoir reçu des promesses tarifaires avantageuses de la part des centrales de supermarchés, il a finalement vu le prix d’achat chuter brutalement à seulement 15 euros la tonne, bien en dessous du seuil de rentabilité.
Exaspéré, il a préféré tout donner plutôt que de céder à une braderie désavantageuse. Ces dernières années, la production nationale de pommes de terre s’est accrue, entraînant une accumulation des stocks. Ce phénomène, couplé à la multiplication des épisodes de sécheresse dans les Landes (voir les restrictions d’eau), rend la filière particulièrement vulnérable.
- Surproduction nationale : hausse continue des rendements agricoles
- Pression des centrales d’achat : négociations tarifaires à la baisse
- Systèmes de stockage saturés : solutions limitées pour écouler les récoltes
- Sécheresse et aléas climatiques : impacts directs sur la qualité et la quantité des récoltes
| Année | Prix moyen/tonne | Volume écoulé |
|---|---|---|
| 2023 | 38 € | stable |
| 2024 | 25 € | hausse légère |
| 2025 | 15 € | stocks excédentaires |
La baisse vertigineuse des prix, conjuguée à des volumes jamais atteints, interroge sur l’avenir de la filière et la capacité des petits exploitants à survivre à de telles crises.
Réseaux sociaux et relais locaux, la solidarité en action à Pissos
Sur Facebook, la nouvelle s’est répandue en quelques heures. “Patates à sauver”, affichait le message d’alerte, invitant les habitants à venir se servir. Grâce à ces appels, des centaines de riverains se sont mobilisés, prouvant l’efficacité du bouche-à-oreille numérique. Pour autant, même si la générosité de l’agriculteur a permis à de nombreux foyers d’accéder à des produits frais, ce sont surtout les consommateurs qui profitent d’une situation de crise dont les causes sont multiples (voir aussi l’actualité économique régionale).
- Mobilisation sur les réseaux sociaux : rapidité de l’entraide locale
- Implication des voisins : relais d’information terrain
- Distribution gratuite : files d’attente conséquentes
- Écot des crises précédentes : solidarité déjà éprouvée lors des incendies en Béarn (ici)
| Canal | Nombre de partages | Fréquence de distribution |
|---|---|---|
| +2000 | quotidienne | |
| Bouche-à-oreille | estimée élevée | jusqu’à épuisement des stocks |
L’enjeu de la visibilité trouvée via ces canaux remet également en question la capacité des pouvoirs publics à anticiper ce type de situations et à soutenir efficacement la filière agricole.
Les promesses non tenues face à la dure réalité du marché agricole en 2025
La situation vécue à Pissos n’est pas une exception dans le département. Depuis plusieurs années, les agriculteurs dénoncent l’écart grandissant entre les promesses gouvernementales et la réalité de leur quotidien. Au début de l’année, une succession de manifestations avait poussé l’exécutif à formuler des engagements concrets (amélioration de la rémunération, simplification administrative), mais selon de nombreux observateurs, peu de progrès tangibles ont été constatés sur le terrain (actualité du territoire).
- Absence de revalorisation effective
- Formalités administratives lourdes
- Concurrence déloyale des importations étrangères
- Accumulation de promesses politiques
| Engagement gouvernemental | État en 2025 | Conséquence pour la filière |
|---|---|---|
| Prix plancher garanti | Non appliqué | Effondrement des revenus |
| Allégement administratif | Partiel | Processus contraignants persistants |
| Soutien financier | Sous conditions strictes | Peu accessibles |
Ce contexte d’incertitude pousse de nombreux exploitants à envisager des reconversions professionnelles, voire à quitter la filière agricole, à l’image des initiatives observées en Gironde (exemple ici).
Quel avenir pour les exploitants landais confrontés à la précarité ?
Le cas de Pissos révèle à la fois les dysfonctionnements d’un système de commercialisation en crise et la capacité de résistance des agriculteurs des Landes. Face à l’inefficacité des dispositifs de soutien et à la volatilité des marchés, la filière tente tant bien que mal de s’adapter. Des expériences innovantes émergent localement pour revitaliser les activités rurales, comme la valorisation des sites emblématiques du Béarn (voir cet exemple) ou la mise en avant du patrimoine et des savoir-faire.
- Reconversion vers l’agritourisme
- Valorisation du terroir local
- Solidarité intercommunale accrue
- Recherche de nouveaux débouchés locaux
L’accumulation de crises, qu’elles soient économiques, climatiques ou sanitaires, impose à la ruralité landaise de repenser en profondeur ses modèles de développement (voir aussi les initiatives de revitalisation villageoise et en montagne béarnaise).
| Voie d’adaptation | bénéfices potentiels | Exemple régional |
|---|---|---|
| Agritourisme | nouveau public, valorisation circuit court | Béarn |
| Conversion bio | meilleure image, prix plus élevés | Gironde |
| Distribution directe | dépendance réduite aux centrales | Landes |
Questions fréquentes autour de la crise agricole dans les Landes
- Pourquoi le marché de la pomme de terre s’effondre-t-il cette année ?
L’effondrement du marché résulte d’une surproduction nationale, de stocks pléthoriques non écoulés, et d’une négociation tarifaire défavorable orchestrée par les grandes centrales d’achat.
- Comment les habitants des Landes se mobilisent-ils face à la crise ?
Les riverains s’organisent via les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille pour soutenir les producteurs, en récupérant directement les surplus et en s’engageant dans des circuits courts.
- Quelles solutions existent pour soutenir les agriculteurs en difficulté ?
L’agritourisme, la conversion en bio, la vente directe ainsi que la valorisation du patrimoine local constituent des pistes explorées pour contourner la dépendance aux grandes surfaces.
- Les promesses politiques suffisent-elles à endiguer la crise actuelle ?
Malgré l’énumération d’engagements en faveur du secteur, la réalité témoigne d’une application inégale et d’une efficacité limitée des dispositifs de soutien.
- Quelles sont les conséquences à long terme pour la ruralité landaise ?
La multiplication de ces crises pourrait accélérer la désertification rurale et l’abandon des exploitations, à moins de repenser en profondeur les modèles agricoles et économiques locaux.
Source: actu.fr

